L’étude des performances physiques et techniques lors de matchs de rugby fait aujourd’hui l’objet d’une attention particulière des chercheurs. La connaissance fine de l’évolution des performances en matchs permet une application directe sur le terrain, dans la façon de construire et de manager les entraînements.
Seulement aujourd’hui, très peu d’études se sont intéressées aux catégories jeunes (inférieur à 18 ans). Dale Read, au travers du Laboratoire de Leeds, s’est concentré à décrire le profil des jeunes joueurs anglais, leur charge d’entrainement ainsi que les caractéristiques physiques et techniques des matchs. Il a déjà pu montrer que chez les U18, il y avait une différence d’activité de déplacement entre les avants et les arrières sur les phases de jeu défensives, alors qu’en attaque aucune différence significative n’était notable. Afin de caractériser au mieux la demande physique maximale des matchs, il a souhaité analyser les séquences d’activité pic des joueurs.
Pour cela il a récolté les données GPS de matchs de 7 académies anglaises durant 3 saisons. Il en ressort une base de 24 matchs. Il s’est attaché au paramètre de distance relative maximale (m.s-1) mesurée sur des durées de période allant de 15 secondes à 10 minutes (15, 30 s, 1, 2, 2,5, 3, 4, 5 et 10 min). Son analyse s’est décomposée en trois étapes : 1) les différences d’activité pic entre chaque durée de période (e.g : 15 sec vs 30 sec, 30 sec vs 1 min, …) chez les avants et les arrières, 2) la différence d’activité entre les avants et les arrières sur chaque période, 3) la différence d’activité, sur chaque période, entre six différents groupes de postes (les premières lignes, les secondes lignes, les troisièmes lignes, le 9, le 10 plus les centres, la base arrière (ailiers + arrière).
Il observe que l’activité de course diminue plus la durée de la période augmente (fig 1) pour les avants et les arrières. Et que pour chaque période, l’activité des arrières étaient significativement supérieure à celle des avants.
La dernière étape d’analyse a mis en évidence chez les avants, que sur toutes les durées de période les premières lignes avaient une activité plus faibles que les secondes et troisièmes lignes. Mais que les deuxièmes lignes avaient la même activité maximale de course que les troisièmes lignes (à l’exception des périodes courtes, 15 et 30 sec, où les troisièmes lignes parcourraient plus de distance). Chez les arrières, seul le numéro 9 aurait une activité maximale plus importante que tous les autres joueurs des lignes arrières. En revanche, aucune différence entre les « 10 + centres » et la base arrière.
Cette étude donne de précieuses informations pratiques sur les « standards maximaux » de distance relative pour chaque durée de périodes et aux différents groupements de poste (tableau 1). Ces données peuvent être utilisées comme référence à l’entraînement : dans la construction des séquences, afin de fixer des objectifs par poste, qui seront vérifiés grâce au monitoring en live.
Figure 1 : Comparaisons des distances relatives maximales (m.min-1) par durée de période (e.g., 15 sec vs 30 sec, 30 sec vs 1 min, …) chez les avants et les arrières.